Un début d’année à la hausse !

27.02.2019

Contexte général

Après un mois de décembre catastrophique qui a vu les bourses du monde entier poursuivre leur dégringolade, les marchés ont enregistré une belle reprise en janvier : l’un des mois les plus difficiles de la dernière décennie boursière a ainsi laissé place à l’un des plus favorables. En guise d’illustration, prenons le S&P500 qui, en 2018, a connu son plus mauvais mois de décembre depuis la Grande Dépression de 1931, ainsi que son année la plus faible depuis la crise financière de 2008. La subite amélioration du sentiment de marché en janvier nous aura toutefois déjà permis de récupérer une partie des pertes enregistrées dernièrement.

Source : Bloomberg

D’où provient ce revirement ?

Certains signes prometteurs nous laissent penser que nous nous rapprochons progressivement de la fin de la guerre commerciale opposant la Chine aux États-Unis, événement qui aura probablement le plus marqué les marchés financiers cette dernière année. En gage de bonne volonté, la Chine a ainsi récemment décidé d’importer une quantité considérable de produits agricoles, énergétiques et industriels depuis les États-Unis. De plus, Pékin a également supprimé les tarifs à l’importation sur un grand nombre de produits, et ce également pour les États-Unis. Les deux pays ont aussi mené des discussions autour de différents points stratégiques, tels que la protection de la propriété intellectuelle. À terme, ces échanges devraient aboutir à un accord plus global. Après cette longue période d’incertitude, il y a fort à parier qu’un accord commercial aurait de quoi rassurer les investisseurs. A contrario, une autre escalade des tensions ne manquerait pas de provoquer de nouvelles turbulences sur les marchés financiers. Quoi qu’il en soit, le mois de février revêt une importance cruciale dans ce processus étant donné que la trêve de 90 jours convenue entre les deux États prendra fin début mars.

Il va de soi qu’outre Washington et Pékin, c’est également toute l’économie mondiale qui profiterait d’un tel accord. En effet, la guerre commerciale et le lot d’incertitudes qu’elle a apporté ont pesé sur la croissance économique de la Chine et du reste de monde. La presse financière s’est ainsi empressée de rapporter que l’économie chinoise avait ralenti davantage encore au quatrième trimestre et que sa croissance totale de 6,6% pour 2018 était la plus faible qu’elle ait connue depuis 1990. Il convient néanmoins de nuancer ces affirmations en rappelant que ce taux de croissance demeure pour le moins substantiel et qu’il est calculé sur une base bien plus importante, avec pour conséquence que la croissance et la part de l’économie chinoise continuent, en termes absolus, à peser très lourd dans l’économie mondiale.

Cela dit, ces dernières semaines ont néanmoins vu surgir une série d’avertissements sur résultats principalement justifiés par ladite guerre commerciale. Pour Apple, cette situation s’explique par la baisse drastique des ventes d’iPhones sur le marché chinois.

Concernant les fabricants de semi-conducteurs tels qu’Intel et Nvidia, ceux-ci ont également désigné la Chine comme première responsable de leur croissance inférieure aux prévisions pour le quatrième trimestre de 2018 et pour ce début d’année. D’autres secteurs semblent cependant avoir été épargnés. Des entreprises telles que LVMH, Nike, Adidas et JC Decaux ont annoncé de bons résultats en Chine et ne sont pour le moment que peu affectées par les tensions commerciales.

Le ralentissement de l’économie chinoise ne peut toutefois être attribué exclusivement à la guerre commerciale. Une autre cause importante, quelque peu passée inaperçue, réside dans le fait que Pékin a, au cours des années précédentes, durci la réglementation entourant les crédits entre particuliers, ce qui a eu pour conséquence d’entraver le système bancaire parallèle (« shadow banking »). Cette nouvelle situation a pesé sur les emprunts accordés au secteur privé, étouffant ainsi la croissance chinoise. En tout cas, il est crucial pour la Chine et le reste du monde de parvenir à un accord et nous pensons que, dans ce contexte, le bon sens finira nécessairement par prévaloir.

Vers une fin provisoire de la hausse de taux ?

Au cours de la dernière réunion mensuelle de la Réserve fédérale américaine (FED), ses représentants ont annoncé qu’ils mettraient provisoirement une halte au cycle de hausse des taux directeurs. Les raisons invoquées sont le niveau modéré de l’inflation, l’accroissement de l’instabilité économique dans le monde (notamment la guerre commerciale), le ralentissement économique en Chine et en Europe, ainsi que la concrétisation du Brexit. Cette réunion contrastait donc fortement avec la précédente où il était encore question de procéder à une série d’augmentations dans le but d’atteindre la « neutralité des taux ». La FED a également prévu d’être plus prudente dans la réduction progressive du bilan de la banque centrale, ce qui a visiblement constitué une très bonne nouvelle pour les marchés financiers. Retenons aussi que Jerome Powell a encore eu l’occasion de rappeler que l’économie américaine restait au beau fixe malgré le récent « shutdown », comme l’ont encore récemment confirmé les excellents chiffres du marché de l’emploi.

La croissance européenne ralentit davantage

En revanche, l’économie européenne poursuit clairement son ralentissement (voir le graphique ci-dessous). Même l’Allemagne, traditionnel moteur de la croissance européenne, a failli entrer en récession au trimestre précédent. C’est avant tout la baisse des exportations due aux incertitudes amenées par la guerre commerciale qui a influé négativement sur le taux de croissance européen. Certains des principaux secteurs de l’économie allemande, dont les constructeurs automobiles, ont ainsi connu une année difficile. En France, c’est le mouvement des Gilets jaunes qui a contribué au ralentissement de la croissance. Après les problèmes politiques qu’elle a traversés au premier semestre, l’Italie est entrée en récession technique lors du second. Avec l’imminence du Brexit et des élections européennes, le sentiment de marché en Europe reste au plus bas.

EuroZone GDP Growth

Des valorisations bon marché

Le niveau actuel des valorisations boursières, bien plus bas que celui de l’année précédente, a également joué un rôle dans la belle reprise à laquelle nous assistons en ce début d’année. Les cours de nombreuses actions semblent ainsi refléter la crainte d’une récession mondiale, situation dont nous sommes pourtant encore bien éloignés. De plus, comme les prévisions de bénéfices avaient été sensiblement revues à la baisse, les marchés affichent des attentes bien inférieures à ce qu’elles étaient au même moment l’année dernière.

En outre, malgré le nombre bien plus important d’avertissements sur résultats, la plupart des chiffres restent solides, ce qui n’a pas manqué de rassurer nombre d’investisseurs. Par exemple, le cours d’Apple a fait montre d’un rétablissement remarquable après l’avertissement lancé en ce début d’année. Comme prévu, les premiers résultats trimestriels ont enregistré une baisse substantielle des ventes d’iPhones, notamment en Chine. Toutefois, le taux de croissance d’autres produits (Mac, iPad, Apple Watch) et notamment celui des services restent à des niveaux très élevés. De plus, les prévisions pour le second trimestre n’annoncent pas de détérioration de la situation. Les investisseurs en ressortent donc visiblement rassurés.

Les marchés obligataires

Les marchés obligataires ont également connu une évolution en forme de V depuis le début de l’année, notamment grâce à l’optimisme croissant au sujet des pourparlers commerciaux entre la Chine et les États-Unis. La répercussion positive la plus notable, du moins en ce qui concerne les rendements, est un rétrécissement des spreads de crédit, c’est-à-dire des primes de risque pour qui investit dans des obligations d’entreprise. Les spreads des obligations européennes de qualité (Investment Grade) ont ainsi perdu plus ou moins 20 points de base (pb), alors que les spreads des obligations européennes à haut rendement (High Yield) ont diminué d’environ 60pb.

Dans la zone euro, les prévisions de croissance peu reluisantes ont eu pour conséquence que les taux des obligations d’États sont redescendus d’un cran. Ainsi, le taux du Bund allemand à 10 ans s’établit à nouveau à moins de 0,20%. Nous avons pu récolter les fruits de cette baisse des taux étant donné que la duration de nos investissements est d’environ 5,1. Le futur rendement courant attendu de nos investissements en obligations pour cette duration s’élève actuellement à environ 2,60%.

Les points morts d’inflation restent encore aux niveaux peu élevés de décembre dernier. Par exemple, l’inflation anticipée en Allemagne pour les 10 ans à venir est établie en moyenne à moins de 1,0% par an. Il y a donc du pain sur la planche pour Mario Draghi et son futur successeur. Aux États-Unis, l’inflation anticipée sur 10 ans est en moyenne de 1,80% par an, ce qui est également inférieur aux prévisions de la FED. Cette conjoncture rend les investissements dans les obligations indexées sur l’inflation à nouveau très intéressants. De fait, ce type d’obligation représente un quart de nos placements obligataires.

De prime abord, pas de grandes nouveautés concernant les devises. Le cours USD/EUR n’a quasiment pas varié au mois de janvier. Cependant, presque toutes les autres devises auxquelles nous sommes exposés se sont appréciées par rapport l’euro. Ainsi, la NOK, l’AUD, le CAD et le MXN ont tous gagné environ 3%. Il va sans dire que nous investissons avant tout en fonction des bons rendements que nous sommes susceptibles d’attendre de la part de ces obligations d’États, mais, dans ce contexte, l’appréciation des devises constitue toujours un plus non négligeable.

La stratégie de CapitalatWork repose sur une vision à long terme, une gestion mesurée des risques et la production d’analyses solides en interne. Ce choix nous permet d’envisager l’avenir avec confiance. Assurément, dans un monde toujours changeant et imprévisible, nous allons continuer à gérer votre patrimoine avec prudence, tout en saisissant les opportunités lorsque celles-ci se présentent.

Bien cordialement,

La direction de CapitalatWork Foyer Group

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