Market Update juillet 2025

07.07.2025

« Parlez doucement et brandissez un gros bâton ». Tel était le conseil donné par Theodore Roosevelt à ses diplomates en matière de politique étrangère. Son intention était claire : négociez avec les autres nations de manière calme et courtoise, mais gardez en réserve des moyens crédibles de pression économique, voire militaire. Son successeur actuel ne semble pas vraiment tenir compte de ce conseil. Donald Trump insulte régulièrement ses adversaires. Les politiciens de carrière et les diplomates considèrent probablement ce comportement comme un désagrément qu’ils doivent supporter dans le cadre de leur fonction. La question pour les marchés est plutôt de savoir dans quelle mesure les menaces commerciales du président américain sont sérieuses et crédibles. Les marchés obligataires et des changes ont quant à eux pu s’inquiéter de la crédibilité du « Big, Beautiful Bill », le plan budgétaire que Trump veut faire adopter par le Congrès et qui, selon la plupart des observateurs, ne fera que creuser davantage le déficit budgétaire. Comme si cela ne suffisait pas, les tensions croissantes au Moyen-Orient ont ajouté une dose d’incertitude supplémentaire au cocktail des marchés. Ceux-ci ont donc connu de véritables montagnes russes au cours du deuxième trimestre 2025.

Liberation Day : le début d’une saga commerciale mouvementée

Le trimestre a commencé en fanfare : le 2 avril 2025 était, selon Trump, le « Liberation Day ». Ce jour-là, le président a annoncé une liste de droits de douane « réciproques » avec la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis. Selon lui, ces taxes étaient nécessaires pour corriger les pratiques commerciales déloyales. Les observateurs du marché qui ont suivi cette annonce ont été déconcertés. Non seulement le système tarifaire s’est avéré très complexe (avec un tarif différent pour presque chaque pays) mais c’est surtout le niveau des tarifs qui a stupéfié les observateurs : ils étaient bien plus élevés que les prévisions les plus pessimistes. La Chine, considérée par beaucoup comme la véritable cible de la fureur commerciale de Trump, s’est même vu imposer des droits de douane de 125 %, rendant le commerce pratiquement impossible. Déconcertés, les marchés n’ont pas mis longtemps à rendre leur verdict sur le « Liberation Day » : cet ensemble de mesures allait faire grimper l’inflation et mettre fin à la croissance, une combinaison désastreuse pour les bénéfices des entreprises. Le lendemain, les marchés boursiers ont subi des ventes massives. Les dirigeants mondiaux, eux aussi abasourdis, ont réagi. Certains ont condamné les droits de douane sans toutefois prendre de contre-mesures. Ils ont parié qu’il s’agissait là de la méthode habituelle de Trump : exercer une forte pression au début des négociations pour aboutir ensuite à un compromis plus équilibré. La Chine a fait l’inverse : Xi Jinping s’est muré dans le silence, mais a augmenté les droits d’importation sur les produits américains à 105 %. Ce à quoi Trump, irrité, a répondu en augmentant les droits de douane sur les produits chinois à 155 %.

Effet boomerang

Pendant que les politiciens se disputaient, les marchés ont continué de baisser et les chefs d’entreprise inquiets ont commencé à appeler leurs représentants au Congrès et même la Maison-Blanche. Ils ont attiré l’attention du président sur le fait que les droits de douane prohibitifs sur les produits chinois rendaient le commerce pratiquement impossible. Le trafic maritime entre la Chine et les États-Unis a d’ailleurs chuté de près de 50 % presque immédiatement après cette annonce. Le message des grands détaillants (Walmart, Target et Costco) à la Maison-Blanche était clair : dans quelques semaines, les rayons de leurs magasins seraient vides et le président en serait tenu pour responsable. Cela a finalement suffi à convaincre Trump de reporter de 90 jours l’entrée en vigueur des droits de douane. Cela a laissé le temps de négocier et d’apaiser les tensions les plus vives en la matière. Cette accalmie a permis aux marchés boursiers de bien se redresser. À juste titre ou non ? L’avenir nous le dira.

Le projet de budget, deuxième source de discorde

Comme si cela ne suffisait pas, une autre histoire a entre-temps commencé : celle du « Big, Beautiful Bill », le projet de budget de Trump et de son administration. Une fois de plus, toutes les alarmes se sont déclenchées, cette fois-ci sur les marchés obligataires et des changes. En effet, les projets budgétaires de Trump n’ont pas non plus été bien accueillis par les marchés. Tout d’abord, le président américain veut rendre permanente les réductions d’impôt qu’il avait lui-même mises en œuvre en 2018 et qui expirent en principe fin 2025. Cela coûterait environ 390 milliards de dollars au Trésor. En outre, il souhaite mettre en œuvre une série de nouvelles réductions d’impôts (notamment sur les bénéfices des entreprises), qui seraient en partie financées par des économies sur le fonctionnement de l’administration et les programmes sociaux. Depuis lors, il s’est avéré que le programme DOGE, dirigé par Elon Musk, ne permettrait pas de réaliser les économies annoncées (et Musk a lui-même disparu de la scène politique). Les instituts de recherche soulignent que ce plan budgétaire ne sera jamais neutre et qu’il entraînera une augmentation des déficits et de la dette publics, déjà élevés. Détail intéressant : ces dettes devront être financées principalement par les mêmes étrangers contre lesquels Trump mène sa guerre commerciale. Il n’est par conséquent pas étonnant que l’agitation se soit également propagée sur les marchés obligataires.

Cette nervosité s’est surtout manifestée par une hausse des taux d’intérêt sur les obligations à long terme.  Le taux US à 30 ans a même dépassé la barre symbolique des 5 %, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement américain. Celui-ci doit en effet refinancer cette année quelque 7.000 milliards de dollars d’obligations arrivant à échéance. Une grande partie de ces obligations ont été émises à une époque où les taux d’intérêt étaient extrêmement bas et doivent désormais être refinancées à des taux beaucoup plus élevés. Autrement dit, la charge de la dette pour les États-Unis risque d’augmenter et que la redoutable spirale des taux d’intérêt commence à se mettre en place. Les investisseurs étrangers ont donc commencé à réduire prudemment leurs importantes positions en bons du Trésor US. Ce faisant, ils ont également vendu les positions en dollars qui en découlaient : pour la première fois, la position dominante du billet vert en tant que monnaie de réserve mondiale a été remise en question. Ici aussi, nous nous trouvons dans une situation d’attente tendue. Le projet de budget a été approuvé de justesse à la Chambre des Représentants. Il semble cependant rencontrer plus de résistance que prévu au Sénat, où certains républicains émettent de nombreuses réserves sur l’accord. Il faut donc attendre de voir à quelle température cette soupe budgétaire, servie très chaude, finira dans notre assiette.

Situation géopolitique

Outre ces développements économiques, la situation au Moyen-Orient a également commencé à s’aggraver : des bombardiers américains ont frappé des installations nucléaires iraniennes clés, risquant de provoquer une escalade des tensions dans la région. L’Iran jure de se venger, mais semble très affaibli et aurait donc peu d’options concrètes. Au Moyen-Orient, une boîte de Pandore semble également s’ouvrir, tout comme en Ukraine où, après plus de trois ans de combats, il n’y a toujours guère de perspective de solution. La situation géopolitique semble être devenue encore plus complexe.

Conclusion

Il va sans dire que tous ces événements ont eu un impact sur nos choix de gestion. Dans ce climat empreint d’incertitudes, nous avons évalué la sensibilité de nos positions aux risques commerciaux et procédé à des ajustements si nécessaire.

Le troisième trimestre 2025 s’annonce passionnant, avec l’issue attendue des négociations commerciales et de la législation budgétaire aux États-Unis. Nous continuons de suivre ces développements avec une vigilance accrue, une grande flexibilité d’action et une approche défensive.

 

 

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