Les temps sont durs pour les investisseurs: les crises se succèdent et la réforme fiscale se profile à l’horizon. “La situation actuelle des marchés financiers et la prochaine réforme fiscale suscitent quelque nervosité parmi nos clients”, constate-t-on chez CapitalatWork. “Heureusement, nous établissons avec eux une relation de confiance sur le long terme qui nous permet de leur fournir des conseils constructifs et sur mesure.”
“CapitalatWork est un gestionnaire de patrimoine actif”, souligne son CEO, Maarten Rooijakkers. “Notre mission est de prendre soin du patrimoine de nos clients et de procurer à ces derniers une tranquillité d’esprit. Nous y parvenons en nous concentrant pleinement sur cette dimension et en effectuant de nombreuses recherches. Nous investissons uniquement dans des actions cotées en Bourse, des obligations d’entreprise et d’État, et des liquidités. Ces actifs répondent à des critères stricts de qualité à long terme.”
“La planification patrimoniale est un service complémentaire, nous ne sommes pas un cabinet de conseil fiscal”, ajoute Vincent Lambrecht, avocat fiscaliste et responsable du département Estate Planning. “Nous sommes les interlocuteurs de contribuables qui ont travaillé et économisé toute leur vie. Et nous sommes clairs avec eux: il est inutile de s’efforcer de consolider un patrimoine avec quelques pour cent de rendement supplémentaire si, dans le même temps, l’absence de planification successorale peut grignoter jusqu’à 27% du capital.”
Discipline et cohérence
“Les marchés demeurent instables, sur fond d’inflation et de hausse des taux d’intérêt. Nous investissons dans des gouvernements et des entreprises solides qui résistent à ces tempêtes, et certaines de ces entreprises continuent même à réaliser des acquisitions. Il va sans dire que nous sommes heureux d’être investis à long terme dans des sociétés de cette qualité. Nos portefeuilles se maintiennent relativement bien: nous pouvons regarder nos clients dans les yeux! Nos propres intérêts sont d’ailleurs en jeu, car nos actionnaires et nos employés investissent selon notre propre philosophie d’investissement. C’est rassurant.”
Selon Maarten Rooijakkers, tout l’art consiste à rester discipliné et cohérent. “Les gens ne s’adressent pas à nous pour s’enrichir rapidement”, note Vincent Lambrecht. “Nous ne changeons pas notre fusil d’épaule au gré des tendances.”
Peur de la réforme
Beaucoup de contribuables craignent certainement la réforme fiscale élaborée par le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V). “Lorsqu’ils entendent le mot “réforme”, ils pensent immédiatement – et avec anxiété – à une augmentation des impôts”, observe Vincent Lambrecht. “Notre travail consiste à informer correctement nos clients, non à les renforcer systématiquement dans leurs perceptions. Il faut souvent relativiser les choses. Les investisseurs réagissent de manière plutôt impulsive à une nouvelle législation.”
Patchwork d’exceptions
“J’ai suivi de nombreuses réformes et celle-ci est plutôt réfléchie et équilibrée. L’idée est de réduire la forte imposition du travail, ce qui est bon pour notre compétitivité et l’économie. Mais lorsqu’il revoit une taxe à la baisse, le gouvernement doit forcément en percevoir d’autres par le biais d’un tax shift. En outre, on peut débattre à l’infini du fait que notre système fiscal actuel serait injuste. Un autre objectif poursuivi est la modernisation du système fiscal. Le patchwork actuel de taxes, qui souffre de myriades d’exceptions, est né sous l’influence de lobbyistes, de groupes d’intérêt, de courants politiques… Les contribuables peinent à s’y retrouver.”
Faut-il s’attendre à des changements pour les investisseurs? “Bien sûr. Les actions seront désormais moins imposées que les obligations. Certains ont tendance à opter pour des rendements plus élevés en acceptant de courir un risque accru. Beaucoup investissent dans l’immobilier parce qu’il est moins taxé, même s’ils ont moins d’expérience dans ce domaine. Après cette réforme, les investisseurs ne devront plus choisir en fonction de la fiscalité mais de leur profil de risque. Ils pourront donc davantage opter pour la forme d’investissement qui leur convient.”
Taxe sur la plus-value
Quid de la taxe sur la plus-value ? “Le gouvernement veut tout égaliser et passer à 15% sur les obligations, les actions, les résidences secondaires, l’immobilier d’investissement, etc. À première vue, cela ressemble une augmentation générale… mais avec une contrepartie: la taxe boursière et sur les comptes-titres disparaîtrait. Celle-ci, surnommée ‘taxe de la frustration’, est souvent jugée très injuste. Il s’agit d’un pur impôt sur la fortune! Que votre portefeuille de titres jouisse d’un bon rendement ou qu’il soit dans le rouge, vous en êtes redevable.”
“Les projets de Vincent Van Peteghem sont un exercice réfléchi qui simplifie beaucoup de choses”, prolonge Maarten Rooijakkers. “Le problème, c’est que des courants politiques, en voulant y apporter des changements, provoquent immanquablement l’écroulement du château de cartes. Si un seul élément est abandonné, un déséquilibre se crée.”
Impôt des personnes physiques et des sociétés
Vincent Lambrecht conclut avec les projets pour l’impôt des personnes physiques et l’impôt des sociétés. “Le premier diminuerait de 5% par tranche de revenus. Chaque Belge actif en ressentira les effets, puisqu’il aura davantage en poche en fin de mois. C’est une bonne mesure. Il en va de même pour l’impôt des sociétés. Il s’élève actuellement à 25%, ce qui nous semble équitable, même si nous sommes troisièmes au classement de l’Union européenne. Pour les PME, le gouvernement abaisserait le taux à 15% sur les 200.000 premiers euros de bénéfices. C’est une évolution positive qui accroît la compétitivité, crée de l’emploi et améliore la stabilité.”
Article publié dans Netto/Mon Argent – L’Echo