Voici deux ans exactement, nous avons tous vécu notre premier confinement. Le monde des affaires semblait alors à l’arrêt et l’on prédisait des dommages économiques incommensurables. Toutefois, la réaction rapide des gouvernements (relance budgétaire) et des banques centrales (relance monétaire) a fait en sorte que
- la confiance dans les marchés financiers a été promptement rétablie
- les entreprises ont pu bénéficier de mesures de soutien.
Dans ce contexte, nous avons élaboré une stratégie d’investissement dont l’objectif a été défini comme suit : « Protéger les actifs contre le risque d’une inflation plus élevée due à ces stimuli monétaires et fiscaux massifs ». À cet égard, nous avons trouvé la solution parfaite en combinant les obligations indexées sur l’inflation et les actions issues d’entreprises présentant des bilans solides et un pouvoir de fixation des prix.
Aujourd’hui, contraints par l’agression russe, nous redéfinissons cet objectif : « Protéger plus longtemps les actifs de l’inflation ET des conséquences économiques majeures de l’invasion russe. » Pour y parvenir, nous persistons dans la même voie. Nous restons donc fidèles à la même stratégie d’investissement et aux mêmes grands axes, mais avec encore plus de persévérance et de conviction.
Toutefois, en quoi consistent ces grands axes ?
1) Tout d’abord, une diversification internationale. L’Europe est peut-être plus unie que jamais, mais à l’échelle géopolitique, nous sommes en position de faiblesse. Nous sommes économiquement très vulnérables en raison des effets conjoints d’une dépendance totale au gaz russe et d’ambitions climatiques particulièrement importantes et accélérées. Au cours des 20 dernières années, nous nous sommes non seulement désarmés au sens figuré sur le plan énergétique, mais également au sens propre sur le plan de la défense. De plus, L’Europe est financièrement faible à cause de dettes publiques élevées, de l’inflation importante et du manque de marge de manœuvre en ce qui concerne les augmentations de taux d’intérêt. Enfin, nous sommes confrontés à une grave crise humanitaire qui mettra notre solidarité à l’épreuve au cours des prochains mois. C’est un fait : l’Europe souffrira économiquement dans les années à venir.
La plupart d’entre nous n’irons probablement jamais vivre ailleurs, mais cela ne s’applique pas à votre portefeuille de titres. Or, c’est précisément l’avantage des marchés financiers intégrés et mondialisés : nous pouvons investir une grande partie de vos actifs dans des actions et des obligations dans d’autres devises, telles que le dollar américain, le dollar australien, la couronne norvégienne, etc. Nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’une démarche gagnante pour les dix prochaines années.
2) De plus, nous continuons à protéger contre l’inflation en combinant des obligations indexées sur l’inflation et des actions. Ni l’un ni l’autre de ces actifs ne constitue une couverture parfaite, mais dans la conjoncture volatile et incertaine d’aujourd’hui, c’est la meilleure combinaison qui soit. À cet égard, il faut noter que la prime de risque qui avantage les actions par rapport aux obligations reste élevée, et comme les taux d’intérêt en Europe se situent entre 0 et 1 %, il y a encore de très bonnes chances que les actions surpassent largement les obligations au cours des dix prochaines années.
3) Enfin, nous tenons à rappeler que nous investissons « sans contraintes». Nous n’investissons donc pas dans des indices, des fonds de tiers ou des fonds négociés en bourse (ETF). En d’autres termes, nous sommes des investisseurs actifs, par opposition aux investisseurs passifs qui achètent l’ensemble de l’offre du marché sans chercher à faire de distinctions. Nous mettons un point d’honneur à analyser nous-mêmes tout ce dans quoi nous investissons.
Notre processus d’investissement est entièrement basé sur ce principe. Par exemple, nous ne sommes pas investis dans des obligations d’État françaises ou italiennes. En revanche, toute personne qui investit à travers des indices sera fortement investie dans ces obligations en raison de la forte pondération de la France et de l’Italie dans ces indices. Cette pondération importante est paradoxale, car elle découle de l’importance de leur dette publique.
Or, c’est précisément la raison pour laquelle nous voulons éviter ces obligations d’État. Lorsqu’il s’agit de nos investissements en actions, nous essayons également de nous tenir à l’écart des modes, des tendances et des entreprises tout simplement surévaluées. Ce processus d’investissement, dans lequel nous faisons des choix indépendants, clairs et parfois à rebours du marché, est ce qui définit l’approche de CapitalatWork.